Cinéma: Once upon a time in Hollywood - 5/10

UN BUDDY MOVIE PAS TRÈS TARANTINESQUE.

Critique:  Il y a toujours une différence entre les attentes et la réalité. Pour son 9ème film, Tarantino (QT) fait le choix d'un buddy movie qui n'a de violent et de Tarantinesque que ses 20 dernières minutes. Mais là où avec "Kill Bill" ou "Django Unchained", il avait vraiment quelque chose à raconter, dans Once Upon A Time... In Hollywood, on a du mal à comprendre où il veut en venir. Alors oui, on a compris que ce film est un hommage à un certain âge d'or d'Hollywood, de son cinéma et de son rêve américain, raconté avec nostalgie et une certaine ironie à travers cet acteur en perdition et son ami qui est aussi sa doublure cascade. Mais globalement, il ne se passe pas grand chose.

Cependant, il faut reconnaître à QT les qualités graphiques et techniques de son film. En terme de mise en scène, on retrouve son style tout à fait personnel dans la manière de filmer, dans les coupes et les montages, dans la structure aussi, qui si elle n'est ici pas en chapitre, reste tout du moins datée dans sa chronologie, avec ses arrêts, ses sauts et digressions comme seul QT en a le secret. Il multiplie les formats de prises de vues, passant du numérique à des techniques plus surannées pour mieux illustrer un propos et une époque.

L'époque, c'est aussi un des points forts du film. Tout a été travaillé avec détails et minutie. Les costumes d'époques sont des plus kitsch, les voitures mythiques défilent les unes après les autres, l'ambiance des sixties est parfaitement reproduite pour créer un écrin des plus réussis. À cela s'ajoutent une bande son et des musiques qui rappellent cet époque, et les rues s'illuminent aux couleurs des néons des enseignes diverses et variées qui éclairent ce Los Angeles de 1969.

Mais au delà de la forme, que l'on peu considérer comme particulièrement réussie, sur le fond, Once Upon A Time... In Hollywood ne raconte pas grand chose. Le réalisateur semble vouloir exorciser sa nostalgie d'une époque de grand cinéma, en nous en dévoilant un aspect moins glorieux, avec ironie, comme pour nous signifier que le rêve américain, et a fortiori hollywoodien, n'est pas fait que de succès et de grands acteurs. Si ce n'est dans le style et la forme, je n'ai pas reconnu Tarantino, si ce n'est dans les 20 dernières minutes qui pour le coup sont hautement Tarantinesque. Mais 2h40 de film pour en arriver là, on a presqu'envie de dire "Tout ça pour ça?". 

Casting:  Comme toujours avec QT, le casting est formidable. Après avoir survécu au naufrage d'un paquebot ("Titanic") et à l'attaque d'un ours ("The Revenant", article ici) qui lui a enfin valu son précieux Oscar, Leonardo Di Caprio campe brillamment un acteur déchu sur le retour. Il est convaincant avec un jeu d'acteur particulièrement bon, notamment dans le scène de tournage du saloon. Brad Pitt, qui aime se faire de plus en plus rare au cinéma, s'impose dans une composition sobre mais efficace, avec un flegme particulièrement comique par moment. Margot Robbie, la Harley Quinn de "Suicide Squad" (article ici), incarne une certaine Sharon Tate... qu'on ne sait pas vraiment à quoi elle sert dans l'histoire en fait. Ce n'est pas mal joué, mais on sait pas vraiment pourquoi c'est joué dans l'absolu. 

Au delà de ce trio qui domine le cast du film, on notera des participations anecdotiques mais cependant notable. Al Pacino, légendaire "Scarface", est méconnaissable dans la peau d'un imprésario/producteur aussi caricatural qu'extravagant. Michael Madsen, un des acteurs fétiches de QT, qui a entre autres joué dans "Les 8 Salopards" (article ici), fait une apparition fugace en shérif fictif. Timothy Olyphant, absolument excellent en mari désabusé dans la série Netflix "Santa Clarita Diet", campe ici un acteur de premier plan au niveau duquel le personnage de Di Caprio aimerait être, en terme de notoriété. Enfin, celui qu'on a vu récemment en Fred Andrews dans la série Netflix "Riverdale", mais qui fut surtout Dylan dans la série "Beverly Hills", le regretté Luke Perry, nous fait ici ses adieux avec sa dernière apparition sur grand écran.

Bilan:  Résolument réussi dans la forme, avec un style et une technique parfaitement maitrisés, Once Upon A Time... In Hollywood est un Buddy movie, en forme d'hommage à une époque révolue du cinéma américain, qui ne raconte finalement pas grand chose. Le film traine en longueur avant de nous servir un final enfin Tarantinesque, mais qui pour le coup arriverait presque comme un chien dans un jeu de quilles.

Ma note: 5/10 Moyen

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Film de Quentin Tarantino

Avec Leonardo Di Caprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Timothy Olyphant, Luke Perry, Michael Madsen, Al Pacino

Sortie le 24 Juillet 2019

Synopsis: En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.