Cinéma: Ghostland - 6/10

Mon avis en quelques mots:

UN BON FILM D'HORREUR SANS PRETENTION, MAIS PARFOIS TRES VIOLENT.

Critique: Il y avait pour moi ce soir là plusieurs raisons d'apprécier le fait d'assister à la projection en avant-première de Ghostland au Grand Rex: le fait d'assister à une avant-première  en soi, c'est pas tous les jours; avoir la chance (certains diraient le privilège)  de voir Mylène Farmer venue présenter ce film dans lequel elle joue; et aller voir un film primé au festival du film fantastique de Gérardmer, ville où je suis né, et où j'ai plusieurs fois découvert des films bien avant tout le monde (comme "Scream" ou "Cube"). 

Après l'hystérie provoqué chez un public quasi conquis, et acquis d'avance, par l'arrivée dans la salle de Mylène Farmer, le film commence enfin. Et s'il n'a rien d'exceptionnel ni de transcendant, Ghostland est néanmoins un film d'horreur réussi qui remplit le cahier des charges du genre de façon honorable. La situation et le contexte sont rapidement mis en place, et pour peu qu'on y soit attentif, on comprend rapidement ce qui ce trame dans cette maison inquiétante. Car l'un des personnages centraux de cette intrigue, c'est la maison: décorée avec un goût certain, elle en est très vite flippante.

Au-delà du décor, on retrouve le style horrifique de Pascal Laugier, à qui l'on doit notamment le dispensable "Saint-Ange", le dérangeant "Martyrs" et "Le Secret", surement son meilleur film. Le réalisateur mise ici sur une ambiance glauque au possible, un esprit malsain et dérangé de certains personnages et une violence extrême, parfois gore, parfois gratuite, et souvent à la limite de l'insoutenable, comme pouvait l'être "Hostel" par exemple. On a beau savoir qu'on regarde un film d'horreur, certaines images sont vraiment hardcore à en détourner le regard. Jouant des ellipses temporelles, Pascal Laugier joue avec le spectateur pour mieux le piéger dans une intrigue qui pourrait avoir le défaut de révéler son astuce trop rapidement et de s'étendre sur son épilogue. Psychologique et schizophrène, Ghostland ne démérite pas son prix du public, mais ne révolutionne cependant pas le genre.  

Casting: Mylène Farmer dans un film, d'horreur qui plus est, soyons honnête, on l'attendait au tournant. J'avoue que j'appréhendais, mais surtout j'espérais sortir de la salle en me disant "Wahou"... et ben non! Certes, son jeu n'est pas mauvais, mais il n'a rien d'extraordinaire non plus. Mylène joue un rôle qui lui ressemble assez, mais ne donne que peu de relief à son personnage. L'effet "Wahou" tant espéré n'a pas eu lieu. En résumé, on comprend pourquoi elle est chanteuse et pas actrice. A ses cotés on retrouve une actrice de "Teen wolf", Crystal Reed, et son personnage version adulte de Beth, autour duquel se tisse le suspens, celle qui est le problème et la solution à la fois. Anastasia Philips joue une Vera adulte excellente, c'est celle dont le jeu schizophrène sort du lot dans un panel de personnages qui ont du mal à affirmer une réelle présence, s'il faut en retenir une, c'est elle. Les versions ados de Beth et Vera sont jouées par Emilia Jones et Taylor Hickson, qu'on a pu voir jouer des seconds rôles dans "High-Rise" (article ici) pour l'une et "Deadpool" (article ici) pour l'autre, s'en sortent avec les honneurs dans une interprétation classique mais efficace de scream-queens.

Bilan: Réussi dans son concept, parfois trop violent et en tout cas très glauque, Ghostland ne révolutionne pas le film d'horreur même s'il se joue plutôt bien du spectateur. Révélant peut-être son piège trop tôt, la seconde moitié tire sur des longueurs et un épilogue qui tarde à montrer une fin que, du coup, on voit venir. Pascal Laugier reste fidèle à son style peu commun et met en scène une Mylène Farmer qui, si elle ne démérite pas, ne crève pas l'écran pour autant. Un bon film de genre, mais pas plus. 

Ma note: 6/10 Pas mal

Film de Pascal Laugier

Avec Crystal Reed, Anastasia Philips, Mylène Farmer, Emilia Jones, Taylor Hickson

Sortie le 14 Mars 2018

Synopsis: Suite au décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d’une maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque. Tandis que Beth devient une auteur renommée spécialisée dans la littérature horrifique, Vera s’enlise dans une paranoïa destructrice. Seize ans plus tard, la famille est à nouveau réunie dans la maison que Vera et Pauline n’ont jamais quittée. Des évènements étranges vont alors commencer à se produire…

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