ARCHIVE - ARTICLE ECRIT EN SEPTEMBRE 2012
Ce samedi 22 septembre 2012, Lady Gaga a enflammé le Stade de France pendant plus de 2 heures avec son "Born this way ball". A 26 ans, elle est la plus jeune artiste à se produire au Stade de France et à le remplir quasiment au maximum de sa capacité avec près de 75000 "Little Monsters" dans le public. C'est avec un château gothique pour décor qu'elle a interprété presque l'intégralité des titres de son dernier album "Born this way" (voir l'article ici) et les tubes incontournables qui l'ont fait connaître et qui ont fait d'elle l'icône pop qu'elle est aujourd'hui.
Le show commence sobrement (enfin, aussi sobre que peut l'être Gaga) sur le titre "Highway unicorn (Road to love)" où elle entre en scène sur un cheval mécanique, paré d'un costume extravagant comme elle en a le secret, au milieu d'un cortège de danseurs avec qui elle défilera sur le catwalk pour commencer. Le show est alors lancé! Qu'elle pousse la métaphore à l'extrême en accouchant littéralement sur "Born this way" de façon improbable ou qu'elle se grime en moto à l'image de la pochette de son album (voir ci-dessus), la démesure et la folie de la chanteuse n'a pas de limite. Dans l'art de la provocation, pendue elle-même au milieu de simili-carcasses, elle n'hésite pas à ressortir, sur le titre "Americano", une robe de viande (fausse cette fois-ci), référence évidente au buzz créé lors des MTV Video Music Awards de 2010 à Los Angeles. Ajoutons à cela les cages lumineuses utilisées sur "Electric Chapel", et l'étrange diamant volant qui surplombe la scène, et l'on a malheureusement quasiment fait le tour d'une mise en scène qui, selon moi, ne met que très peu le décor de cet immense château à contribution. Certes elle se promène dans les différents étages au fils des chansons, et ces deux gigantesques panneaux s'ouvrent régulièrement, laissant notamment apercevoir les musiciens ou un décor très intime et coloré pour entonner son titre "Fashion of his love", on regrettera néanmoins qu'un tel décor n'ai pas été l'objet d'un mise en scène encore plus ambitieuse.
En plus de la simili-robe de viande (voir ci-dessus) et du costume qui la fusionne avec une moto, les costumes quant à eux sont absolument géniaux et à l'image de l'artiste: fous, démesurés, déstructurés et impossibles à porter pour aller au bureau... Déguisée en bouc immaculé sur le tube "Bad Romance" ou en robe blanche montée sur des piédestaux mobiles qui la font se déplacer comme si elle était un fantôme pour "Bloody Mary", l'originalité et l'exubérance sont les fils conducteurs des créations originales qu'elle porte tout au long de son concert.
Pour accompagner cette mise en scène et ces costumes, le spectacle mise beaucoup sur la danse et les chorégraphies. Qu'il s'agisse des plus connues des titres "Born this way", "Judas", "Telephone" ou "Bad Romance" avec une entrée en scène où elle sort d'un oeuf comme dans le clip, ou des inédites comme le très latino-dansant "Americano" ou l'énergique "ScheiBe", les chorégraphies de groupe sont tout simplement magnifiques.
Musicienne, compositrice, auteure, danseuse et interprète, cette artiste complète s'offre un moment d'intimité avec son public en interprétant un piano-voix sur "You and I" et "Hair" ("Je suis mes cheveux" en français), et en profite pour LEUR offrir "Princess die", titre inédit de son prochain album. Mais sa démonstration d'amour pour son public (stratégie marketing diront certains) ne s'arrête pas là, alternant l'anglais et un français approximatif qu'elle qualifie elle-même de "merdique", elle échange et plaisante avec ses 75000 spectateurs en multipliant les apartés, et fais monter sur scène quelques veinards du public qui auront la chance de la caliner ou de danser avec elle sur "Marry the night". Lady Gaga ne manque pas d'humour et de provocation dans ses interventions. Elle renifle des sous-vêtements que des fans lui lancent sur la scène ou porte un tee-shirt qu'un autre fan a lancé. Elle scande des "I don't give a fuck if you work tomorrow: so do I" et autres "WHO THE FUCK TOLD YOU TO CANCEL MY SHOW" en référence à l'annulation et au report des dates françaises sur son ancienne tournée. Proche de son public, généreuse et authentique, elle n'a de cesse de remercier son public et ses fans. Enfin, il faut préciser que contrairement à ses homologues telles que Madonna ou Britney, elle a le respect minimum et nécessaire pour son public pour chanter en live, et non pas en playback, ce qui permet d'apprécier sa voix rock et l'étendue de son talent à combiner chant, danse et costumes inconfortables.
Un show grandiose pour résumer, qu'installé en fosse j'ai malheureusement apprécié sur grand écran dans sa majorité ("Put your hands up" qu'elle disait à longueur de temps, et à ce moment là, je ne voyais plus la scène). Des costumes invraisemblables, la beauté des chorégraphies, les qualités scéniques et vocales d'une artiste talentueuse au sommet de sa gloire. Seuls bémols de ce concert: une utilisation trop timide de ce décor gigantesque et imposant, et un bug technique sur le titre "Fashion of his love" ou l'on entendait pour ainsi dire plus rien. J'ai pour ma part préféré le "Monster ball" en dvd, que le "Born this way" en live, si ce n'est qu'il m'a permis de voir l'artiste à l'oeuvre de mes propres yeux.
Ma note: 7/10 Bien
En résumé: "Un show GAGArgantuesque et provocant à l'image de l'artiste"
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