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Les critiques de Duartelittle

Les critiques de Duartelittle

Cinéma? Oui, surtout! Musique, séries TV, pièces de théâtre, comédies musicales, concert et autres spectacles? Aussi oui! En bien ou en mal, je “critique” tout (ou presque) ce que je vois. C’est subjectif et assumé, parfois décalé, souvent avec humour. Mon avis, mes goûts et mes couleurs, ça se discute… ou pas ;-)


Cinéma: The artist - 5/10

Publié par Duarte Little sur 5 Mars 2015, 19:46pm

Catégories : #Cinéma, #Drame, #TheArtist

Cinéma: The artist - 5/10

ARCHIVE - ARTICLE ECRIT EN MARS 2012

Césarisé, Oscarisé, Golden Globisé... Depuis sa présentation au Festival de Cannes 2011, les récompenses ne cessent de pleuvoir pour "The Artist", le projet fou sorti de l'esprit de Michel Hazanavicius, salué par la critique et, chose rare pour un film français, plébiscité par les américains. Néanmoins, deux faits permettent de nuancer le propos et d'expliquer cet engouement chez l'Oncle Sam. Premier point, hormis son réalisateur et ses deux acteurs principaux, "The Artist" n'a pas grand chose de français, à commencer par son titre, mais il y a aussi le fait que ses seconds rôles soient tous américains, qu'il ait été tourné intégralement à Hollywood, et enfin qu'il s'agisse d'un hommage vibrant à l'âge d'or du cinéma américain, et Dieu sait que ces fervents patriotes adorent qu'on les caresse dans le sens du poil. Deuxième point, ce film possède un atout non négligeable qui lui a valu son exportation outre-atlantique, c'est la particularité qu'il a d'être muet: les américains sont peu friands de versions originales qui ne soient pas dans leur langue, d'où leur fâcheuse manie de faire des remakes. "The Artist" n'a pas cet inconvénient et bénéficie ainsi d'une diffusion élargie et d'une accessibilité simplifiée.

D'un point de vue technique, on ne peut que reconnaître les diverses qualités de "The artist". La musique est soignée, décrit implicitement tout ce que les personnages ressentent, tant dans les moments drôles que lors de scènes plus dramatiques. D'un point de vue de la photographie et de la mise en scène, le travail de la lumière est à la fois subtil et minutieux, et les plans sont étudiés dans leurs moindres détails. Enfin les décors et les costumes d'époque nous plongent presqu'un siècle en arrière dans un style à la fois sobre et tellement cliché, truffé de clins d'oeil et de références au cinéma muet (que je connais très peu je l'admets).

D'un point de vue scénaristique, l'intrigue est assez légère, il faut le reconnaître. Ici, on est plutôt dans l'exercice de style que dans l'originalité de l'histoire. Cependant, le réalisateur a pris soin de lier le fond et la forme, comme pour justifier son choix artistique: le film est en noir et blanc et muet certes, mais il parle de l'époque où le cinéma existait ainsi, et que le parlant était sur le point de tout changer. Changer notamment la vie de cette star du cinéma muet incarné par Jean Dujardin que tout le monde va très vite oublier et qui va sombrer petit à petit. Cet exercice de style sera l'occasion pour le réalisateur de placer quelques scènes bien trouvées: le premier duo de pas de danse à l'aveugle, sorte de "battle" de l'époque, entre les deux héros; la scène cauchemardesque, troublante pour le spectateur, où tout le son est soudainement présent; enfin, le final de claquettes Béjo/Dujardin, numéro magistral.

Pour l'interprétation, la profession a reconnu et récompensé le talent de Jean Dujardin et de Bérénice Béjo, et le fait est que ce point de vue n'est pas à remettre en cause ici. Le premier nous avait déjà prouvé sa capacité à interpréter un personnage tantôt décalé comme dans "Brice de Nice" ou "OSS 117" , tantôt plus grave et sérieux comme dans "Un balcon sur la mer" ou "Contre-enquête". La seconde, dont la carrière plus discrète que celle de son acolyte et pourtant bien plus longue, est ici très expressive dans la gestuelle comme dans ses expressions de visages et se défend brillamment face au phénomène Dujardin.

Mais à l'ère da la 3D, il est vrai que "The Artist" est une sorte d'ovni anachronique qui, malgré toutes ses qualités techniques et scéniques, ne m'a pas fait plus d'effet que n'importe quel bon film d'auteur dramatique et/ou comique. L'exercice de style est appréciable et on ne sent pas venir l'ennui, certes, mais "The artist" manque néanmoins selon moi d'une vraie force d'un point de vue du scénario qui aurait pu alors donner toute sa justification à cet fièvre médiatique.


Ma note: 5/10 Moyen

En résumé: "Un exercice de style qui s'occupe tant de la forme qu'il en néglige le fond"

 

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